A San Diego en 2006, Micah (Micah Sloat), jeune trader, s'est acheté un équipement vidéo-caméra pour tenter d'élucider le mystère qui entoure les nuits de sa compagne Katie (Katie Featherston), étudiante en littérature. Depuis ses huit ans, la jeune femme est périodiquement harcelée durant son sommeil par une présence inexplicable. Le démonologue qu'on leur a conseillé étant absent toute la semaine, les deux jeunes gens décident de mettre leur chambre sous surveillance vidéo durant la nuit. Acclamé par Steven Spielberg, qui a offert à cette très modeste production une caution inespérée, "Paranormal Activity", réalisé en 2007 par Oren Peli, ex-programmateur informatique, spécialiste du jeu vidéo et adepte du cinéma d'horreur, s'est imposé comme le phénomène horrifique de 2009. Dans la veine du "Projet Blair Witch" ou "Rec", le film, qui joue sur "la peur primale et ancestrale d'être vulnérable durant son sommeil, dans sa propre maison", s'appuie sur les effets du cinéma-vérité (images vidéo amateur) et l'ingénieuse absence de mise en scène et de jeu d'acteur. Cet ordinaire (soigneusement étudié) met en condition le spectateur, attise sa curiosité et le propulse aux côtés de ce couple un peu benêt et désemparé. Ferré, on guette les moindres phénomènes sur l'écran de surveillance, tenu en haleine par une bande-son efficace, dont les bruits n'ont rien à envier aux effets sonores de "Ring". Moins il s'en passe, plus on a peur, et l'attente entretient l'angoisse. On conseillera aux plus sensibles d'éviter de visionner ce film seul, a fortiori le soir. Sinon, insomnie assurée.