Wesley Gibson a toutes les raisons du monde d'être malheureux. Tyrannisé par son patron, malmené par ses collègues de bureau, trompé et humilié par sa petite amie, ce jeune loser victime d'angoisses récurrentes, ne survit qu'à coup de tranquillisants et de plateaux repas macrobiotiques. Dur à vingt-cinq ans... C'est alors qu'une fille de rêve fait irruption dans sa triste vie. Fox est une tueuse d'élite, affiliée à une secte ultrasecrète : la Fraternité, dont les membres se sont érigés en instruments du Destin. Leur devise séculaire : "Un homme de tué, mille hommes de sauvés"... L'heure est venue pour Wes de prendre la suite de son père et de découvrir en lui-même des ressources, une soif de violence, des réflexes et des aptitudes insoupçonnés. Sous la tutelle du mystérieux et charismatique Sloan et de Fox, Wes commence un entraînement rigoureux qui va faire de lui le meilleur assassin de la Fraternité. Devenu le favori de la secte, Wes a aussi la tardive satisfaction se venger de ses anciens tourmenteurs. Mais l'ivresse du pouvoir n'a qu'un temps ; bientôt, il devra apprendre ce que nul ne peut lui enseigner : tracer sa propre voie et contrôler sa destinée...Cette adaptation d'un fameux comic-book de Mark Millar et J.G. Jones avance sur une corde raide, en équilibre entre cynisme, ridicule et pillage tardif de Matrix. Mais la crainte s'estompe très vite au profit d'une étrange sympathie et d'une énergie adolescente franchement communicative. Réchappé de la saga Nightwatch, le réalisateur russe Timur Bekmambetov décide d'en faire des tonnes (il faut le voir s'activer dans la fenêtre U-control), menant chaque scène d'action à un point « impossible » qui rappelle les jeux d'enfants dans leurs dérives les plus surréalistes, saupoudrant le tout d'effusions sanguinolentes tout à fait rigolotes. Rien à dire, le spectacle fonctionne, et il délivre des mégawatts de tôle froissée et de balles traçantes sur une copie irréprochable, aux couleurs volontairement excessives.