Onzin

LA DEDICACE DU SCENARISTE : J'ai toujours été passionné par la caricature : observer un personnage, lire son histoire dans son visage, interpréter ses mimiques, en déduire qui il est... Si on arrive à trouver le détail infime qui fait que la ressemblance va au delà de l'exactitude des traits, alors c'est totalement jubilatoire. Je me suis longtemps adonné au plaisir de la caricature, arrivant parfois à ce que les rieurs disent aux victimes : "Tu ressembles de plus en plus à ta caricature !". La victime, pour ne pas perdre la face, se doit alors de faire bonne figure, ce qui est terriblement logique dans l'art du portrait. Autres passions : l'homophonie et le jeu avec les mots, en partant de l'affirmation que l'humour doit être un moyen et pas un objectif. Le livre "Gonnerie" démonte des proverbes, honteusement transformés, en utilisant le jeu avec les mots, des homophonies et des raisonnements absurdes pour essayer, là encore, d'aller voir ce qui peut bien se cacher derrière les aphorismes couramment utilisés, et derrière ce que l'on appelle communément la sagesse populaire. C'était tout à fait tentant de mettre dans la bouche des grands de ce monde (et parfois aussi des pas grands du tout) des déclarations que l'on suppose qu'ils auraient pu faire au vu de leur profil psychologique, enfin, plus précisément, au vu de ce que je déduis de leur profil psychologique comparé à leur profil anatomique. Tout cela se déroule sous la houlette scrupuleuse Guignol, car, le saviez-vous, c'est à Lyon que tous les proverbes sont inventés ! (Robert Ayats) ./. LA DEDICACE DU SCENARISTE : La confrontation avec un visage est pour moi un exercice périlleux. Quand j'aborde la réalisation d'une caricature, j'éprouve un étrange mélange de gloutonnerie visuelle et de crainte. J'aime débusquer les caractéristiques de cette chose complexe qu'est une tête humaine, les masses, les plis, les dissymétries, un peu comme dans un jeu de piste où je devrais trouver des repères, des passages obligés pour arriver à la ressemblance. Avec des pièges aussi, des leurres. Parfois l'indice trop évident mène à l'impasse. L'utilisation des crayons, technique lente, me freine dans cette quête et c'est tant mieux. Elle me permet le temps de la réflexion, de l'approche progressive, le dépassement du portrait pour arriver aux exagérations de la caricature. (Alain Durbec)