Batman Begins

Entamé au début du siècle, le projet Batman Begins fut une entreprise périlleuse visant à régénérer une franchise malmenée par les excès. Tournant le dos aux délires disco qui avaient affadi le personnage de Batman à la fin des années 90, le studio Warner requit les services du scénariste fan David S. Goyer, déjà responsable de la série des Blade. Ce dernier s'inspira du lifting opéré sur le mythe dans la bédé de la fin des années 80, sous la plume d'artistes tels que Bernie Wrightson, Alan Moore ou Frank Miller, et il y mêla quelques éléments empruntés aux dessins animés de l'équipe de Bruce Timm, notamment l'excellent Batman et Le Masque du fantasme. Puisant dans l'esprit « graphic novel », Goyer et son réalisateur Chris Nolan sont parvenus à opérer une transition délicate qui, à l'époque, n'avait pourtant convaincu que partiellement son public. C'est pourtant cette transformation qui allait plus tard autoriser le ton particulier d'une suite qui dévasterait tout sur son passage. Au coeur de ce projet, l'esthétique est reine et Warner a pris soin d'en tirer un master à la hauteur (ce dernier fut, au départ, le fleuron du HD-DVD avant la conversion du studio au Blu-ray) en s'attachant tout particulièrement au rendu des noirs qui forment ici, d'une certaine façon, le propos de l'intrigue. Mais c'est surtout le son (de préférence celui de la VO en DTrueHD) qui se charge de nous mener des sommets himalayens aux profondeurs de Gotham City, avec une présence souvent bluffante. Warner avait retardé la sortie de ce titre à l'époque où le Blu-ray n'offrait pas encore la gamme d'interactivité souhaitée. Car Batman Begins est l'un des premiers titres à avoir pleinement exploité les richesses du « bonus view », avec un making of consultable pendant le film, une option magique enfin effective sur le support.