She Hate Me

Vice-président d’une société de biotechnologie, John Armstrong (Anthony Mackie) est licencié pour avoir dénoncé les malversations financières de ses employeurs. Désormais traité comme un paria par ses pairs et sans un sou en poche, il se résout à accepter la proposition de son ex-fiancée, devenue lesbienne et femme d’affaires : être le géniteur de son enfant ainsi que de celui de sa compagne, moyennant une coquette somme d’argent…Spike Lee est un cinéaste talentueux et un directeur d’acteur formidable, ce qui est d’autant plus embarrassant lorsqu’il se fourvoie. À force de courir trop de lièvres à la fois,She Hate Me, fable sociale et politique parue en 2004, perd en effet toute pertinence. Scandale financier, droit à la parenté pour les couples lesbiens, prostitution masculine, sont trop de thèmes qui se conjuguent mal dans une seule et même intrigue aux atours racoleurs, inspirée en partie de l’affaire Enron. En outre, ce film fourre-tout est desservi par de vilains petits intermèdes animés (la course des spermatozoïdes de John), d’un mauvais goût déconcertant.Interactivité : 3/5Des scènes coupées intéressantes et un making of promotionnel, ponctué de brèves interviews.Image : 5/5Superbe.Son : 4/5Un niveau très inégal d’une séquence à l’autre. Mieux vaut ne pas s’éloigner de la télécommande.Spike Lee n’a de cesse depuis le début de sa carrière d’ouvrir une fenêtre âpre, lucide et non consensuelle sur la société américaine en offrant un double programme : revendications sociétales et explorations nostalgiques de sa personnalité. La rêverie masculine deShe hate meaborde ces thèmes de manière plus universelle (mais moins fine) qu’auparavant pour dénoncer la société économique mondiale. Il développe en parallèle un programme charnel jouissif : le coït consentant et rémunéré avec des femmes inaccessibles (car homosexuelles) dans le but d’enfanter, filmant ainsi des relations hommes-femmes qui n’auront jamais été aussi ambiguës et belles. Une fuite vers la chair que Spike Lee finit par dénoncer comme un leurre et qui ponctue ce long parcours qui aurait malgré tout gagné en simplicité.Le tout est livré dans une édition qui offre une transposition satisfaisante, et des bonus en nombre trop restreint : making of, scènes coupées et bande-annonce. -www.ecranlarge.comBrillant et intelligent, Jack est un haut dignitaire d'une entreprise de biotechnologie sur le point de synthétiser un vaccin contre le SIDA. Alors que des dossiers secrets révèlent que le remède n'aura pas l'agrément des pouvoirs publics, les patrons de Jack commettent divers délits d'initiés. Rongé par ce secret, Jack décide de dénoncer ces malversations à la Commission des Opérations de Bourse. Licencié, Jack se retrouve dans la liste des exclus du grand capital...Un cadre supérieur licencié pour avoir dénoncé les malversations financières de ses employeurs, offre ses services à de riches lesbiennes désireuses de procréer… Spike Lee joue une nouvelle fois la provocation avec cette fable socio-politique très audacieuse parue en 2004. Scènes coupées et making of figurent au menu du DVD.