Octave (Jean Dujardin), concepteur-rédacteur au sein de la plus prestigieuse agence de publicité du monde, nage dans le succès, les filles et la cocaïne. Un jour, il pète les plombs et se retourne contre le système. Le chemin de la rédemption est d'abord une vertigineuse descente aux enfers. Certes, l'univers d'une vacuité absolue décrit en 2000 avec cynisme par Frédéric Beigbeder dans son pamphlet anti-pub (et best-seller) ne suscite pas la sympathie, pas plus que son personnage principal, insupportable tête à claques qui n'est jamais plus suffisant que lorsqu'il fait son mea-culpa. L'écrivain peut dire merci à Jan Kounen (Dobermann,Blueberry), réputé pour ne pas faire dans la dentelle, pour cette adaptation à la fois libre et fidèle, mais surtout très réussie. A grands coups d'effets visuels ingénieux, d'images choc et d'humour, ce dernier réussit presque à donner des lettres de noblesse à l'ouvre originale. Son Octave rime avec épave et finit par devenir hilarant à force de déconnexion avec ce qui l'entoure.99 francsest un film déjanté, au rythme infernal, et finalement très moralisateur. Jan Kounen utilise les armes de l'univers qu'il dénonce : manipulation et esthétisation (les références au cinéma pullulent). Si les apparitions récurrentes de l'écrivain sont un tantinet agaçantes, on se réjouit en revanche de la performance du bulldozer Jean Dujardin et de l'excellent Patrick Mille.Interactivité : 3/5Des deux commentaires audio proposés, on retiendra particulièrement celui de Jan Kounen en solo, qui se montre aussi humble et généreux qu'éloquent. Dans un second commentaire, il est en compagnie de Frédéric Beigbeder et Jean Dujardin, mais ceux-ci manquent singulièrement de pertinence.Image : 5/5L'effet de grain, qui apparaît par endroits, est un souhait du réalisateur, qui affectionne l'aspect plus rugueux et moins aseptisé de la pellicule 35 mm (plus cinématographique).Son : 5/5En DD 2.0, DD 5.1, et DTS 5.1 (les deux dernières sont tout bonnement remarquables !).